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La carabine Égyptienne Rasheed calibre 7,62×39

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, l’Égypte, indépendante depuis 1922, entreprit de se doter d’une industrie de l’armement petit calibre nationale. La Suède se révélera alors une aide de poids dans cette quête.

Les fabrications égyptiennes

Ainsi, avec l’aide du pays nordique, l’Égypte mettra en place la production d’un dérivé de l’Ag m/42 baptisé « Hakim » en calibre 8×57 IS et des variantes du pistolet-mitrailleur Carl-Gustav M45 baptisées « Port Said » et « Akaba » en calibre 9×19 mm (Photos 03 et 04). L’Égypte produira également sous-licence un Beretta 951 nommée « Helwan » (d’apèrs le nom d’une ville égyptienne) en calibre 9×19 mm. Dans les années cinquante, le rapprochement avec l’Union Soviétique,notamment par sa prise de position lors de la crise du canal de Suez, allait consacrer l’URSS en allié « naturel » dans l’aide qui lui était nécessaire pour développer son industrie de l’armement. Cette aide sera concrétisée au début des années soixante, par le transfert technologique pour la production de l’AKM. Il sera produit à l’Usine 54 de Maadi, (un quartier du Caire) sous la dénomination de « Misr » (« Égypte » en Arabe) et parfois dénommé « ARM » pour « Assault Rifle Misr » (Photo 05). L’aide soviétique prit fin en 1972 avec l’expulsion du territoire égyptien des agents soviétiques. Ajoutons ici que la production de Kalashnikovs Egyptiennes a également subi l’influence d’autres pays du pacte de Varsovie. Ainsi, l’arme est produite avec une crosse pliante dérivée de celle que l’on rencontre sur les armes Est-allemandes ou Roumaines.

Une carabine du pays des pharaons

Les raisons de la création de la carabine Rachid ne sont pas connues avec certitude. Il est parfois avancé que la quantité de fusil de type Kalashnikov, issue de production locale ou étrangère, n’était pas suffisante pour satisfaire les besoins de l’armée et de la police. Cette explication nous paraît peu concluante, la mise en place de la production d’une nouvelle arme étant industriellement lourde. Il est plus rationnel et économique de renforcer les productions déjà existantes, voire de se tourner vers l’achat d’armes étrangères. Peut-être que cette mise en place relève du désir d’exploiter les chaines de production du fusil Hakim, mais cette explication est sujette à caution : les similitudes entre les armes sont bien réelles, mais les pièces ne sont en majorité ni compatibles, ni transposables. Cependant, la re-configuration de la ligne de production pouvait s’avérer être une option rationnelle dans la volonté de maintenir en activité d’une infrastructure déjà existante. Peut-être que la volonté de mettre en place une arme qui possède une mise en oeuvre « plus simple » que la Kalashnikov fût ressentie pendant un temps. Plus simple car l’arme ne possède pas de capacité de tir en rafale, se voit équipée d’un chargeur dont la fonction relève plus d’un magasin amovible et se voit dotée d’une baïonnette attenante. Cette même piste fut expérimentée par les Soviétiques qui produirent un temps de façon parallèle les SKS-45 et AK-47, toutes deux mises en production en 1949. Cela se terminera chez les Soviétiques par le choix plus rationnel de la standardisation du système Kalashnikov au milieu des années cinquante. Enfin, le désir de produire une arme nationale pour des raisons de prestige ne fût peut-être pas étranger à cette décision. Quoi qu’il en soit, l’arme fût produite par l’Usine 54 en faible quantité (souvent annoncée entre 5000 et 9000 exemplaires) à la fin des années soixante. Notre exemplaire est daté de 1968 en Arabe. La mise au point aurait été assurée par le père des Ag m/42 et Hakim, le suédois Erik Eklund.

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    Arnaud Lamothe

    Expert près la Cour d'Appel de Limoges, ancien contrôleur des services techniques du ministère de l'Intérieur, cofondateur du site LAI Publication, Arnaud est un spécialiste des armes de guerre de petit calibre. Auteur d'articles, il désire au travers de ce site partager sa passion et ses connaissances pour ces sujets.

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