« AIMS-22 », une Kalashnikov Roumaine en .22 LR
L’usage de munitions de faible puissance a longtemps trouvé un écho favorable pour l’entrainement. Elles ont l’avantage de permettre un entrainement régulier à moindre coût au sein d’infrastructures plus légères que les stands de tir autorisant l’usage de calibres réglementaires. Mise en œuvre dans une arme aux caractéristiques proches de modèle en service, elle permet l’entrainement tant en termes de manipulation que dans le travail de précision.
Voyage aux pays du Pacte de Varsovie
Les pays du bloc de l’est n’ont pas dérogé à la règle, et on trouve çà et là, des armes en .22 LR. Si l’initiative n’était pas initiée de façon « globale » par Moscou, un bon nombre de pays ont connu des utilisations du .22 LR à des fins d’entrainement : Wz-48 et Sportowy en Pologne, Lámpagyár en Hongrie, TSV-1 en Union Soviétique…La Kalashnikov a également connu une version réglementaire .22 LR en Allemagne de l’est : la KK-MPi-69 soit Kleinkaliber MaschinenPistole modell 69. Elle reprend les éléments ergonomiques de l’arme tout en s’éloignant un peu de l’aspect général. Il peut paraître étonnant de constater que durant la guerre froide, il s’agit de la seule production réalisée à des fins réglementaires d’une arme en .22 LR dérivée de la Kalashnikov. Cependant, on peut noter que les Soviétiques ne furent pas les seuls à faire l’impasse sur l’utilisation réglementaire généralisée du .22 LR : l’Occident ne se montra pas non plus enclin à concevoir ou adopter un foultitude de matériel venant complexifier la logistique d’arsenaux souvent déjà bien remplis…Bien sûr, de ce côté-là du Rideaux de Fer, on peut faire confiance à l’industrie privée pour avoir tenté de fournir dans ce calibre populaire nombre de conversions pour armes réglementaires ou d’armes au visuel guerrier. Et ce, non pas pour satisfaire un besoin réglementaire, mais bien plus pour séduire un marché civil. Par exemple, il n’est en aucun cas envisageable de considérer l’Armi-Jager AP-80 comme une arme dérivée de la Kalashnikov : il s’agit du maquillage d’un fusil semi-automatique .22 LR en Kalashnikov. Le tout étant à vocation purement civile.
La fin de l’URSS
Si la fin de l’URSS sonnait la fin du rêve soviétique pour certains, elle ouvrait le début du rêve capitaliste pour d’autres. Pour un fabricant d’armes, la perspective réelle ou fantasmée de l’ouverture vers le monde pouvait s’avérer alléchante face à la perte de sécurité que constituait la fin de l’économique planifiée. La Roumanie et son usine de Cugir ne se devaient pas d’être en reste. Produisant des dérivées de l’AKM à usage domestique comme le PM md. 63 (pour Pistol Mitraliera model 63), elle fut également une grosse productrice pour l’export durant l’ère soviétique avec par exemple les AIM et AIMS (Photo 03). Cette usine se devait de faire face à ce nouveau monde.
Cette Kalashnikov, que nous baptiserons faute d’appellation officiellement connue, « AIMS-22 », s’inscrit dans ce contexte. Pourquoi AIMS ? Parce que c’est la désignation de la version destinée à l’export de l’AKM à crosse pliante roumaine, ce que paraît bien être cette arme. Les exemplaires nous ayant été présentés sont tous de 1994 et comportent tous une faible numérotation (Photo 04). L’exemplaire de notre analyse est le numéro M 0003. Il s’agit vraisemblablement d’une présérie sans lendemain, du moins sous cette forme. Le marquage de cette arme reprend le marquage Roumain destiné à l’export avec un sélecteur frappé S, A et R pour Safety, Automatic et Repeating dans la langue de Shakespeare, là où le marquage des armes destinées à l’Armée Roumaine était S, FAFusil d'Assaut More, et FF soit Sigubor, Foc Automat et Foc cu Foc dans la langue de Dracula (Photo 05 et 06).
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