Des outils Russes à la S.F.M.
L’empire Russe adopta après quelques tergiversations et querelles entre Léon Nagant et le capitaine Sergueï Mosine le fusil à répétition de 3 « lignes » modèle 1891 ( пeхoтнaя винтовка образца 1891-гo года). La « ligne » était alors une unité en vigueur dans la Russie Impériale 3 lignes équivalant à …7,62 mm, soit le diamètre du canon mesuré au plat des rayures. L’étui bouteille et à bourreletForme du culot d'une munition qui comporte un retour d'un di... More est lui d’une longueur de 54 mm. La production des armes commença début 1892 dans les trois arsenaux d’état en capacité de produire des fusils en quantité, à savoir les arsenaux de Toula, de Sestroretsk et d’Ijevsk. Les capacités de productions étaient toutefois insuffisantes pour équiper rapidement l’immense armée du Tsar. Ainsi, plusieurs fabricants étrangers furent mis à contribution dont la Manufacture d’Armes de Châtellerault (MAC) qui reçut une commande de 500 000 fusils supplémentaires. Ce qui était vrai pour les armes l’était bien évidemment aussi pour les munitions.
Un besoin
L’adoption de ce fusil d’un calibre nouveau de 3 « lignes » impliqua de fait la nécessité de fabriquer des cartouches par millions (Photo 01). L’industrie de la Russie Impériale, encore en cours de développement était incapable de faire face à une telle demande. Aussi, de façon toute naturelle, les Russes se tournèrent (entre autres partenaire) vers une grande puissance industrielle amie : la république Française. Il est à noter que les élites politiques françaises de l’époque voyaient dans la Russie du tsar un allié de poids qu’il convenait d’aider. L’émission des emprunts russes qui ruinèrent de nombreux épargnants Français en est d’ailleurs la preuve éclatante !
Une grande entreprise privée, la Société Française des Munitions de chasse, de tir et de guerre, fleuron de l’industrie nationale en matière de qualité et de capacité de production, passa donc un contrat avec le gouvernement Russe. Cette société privée fut fondée en 1884 par Victor Gaupillat et Jules Félix Gévelot : le sigle de leur production se reconnaissant aux deux lettes « G » entrelacées. Mais dès 1887, Jules Félix Gévelot racheta les parts de Gaupillat. Il prit alos la direction de la S.F.M. dont l’usine très moderne à l’époque était installée à Issy-les-Moulineaux dans la banlieue parisienne (Photos 04 à 06).
Les anciens catalogues de la S.F.M. sont merveilleusement détaillés. Par exemple, les représentations des cartouches en taille réelle, colorée à la poudre dorée et argentée (visible sur les photos 02 et 03), sont d’un réalisme époustouflant ! Elle présente la palette immense et variée des calibres produits à l’époque par cette entreprise. On y trouve aussi bien des cartouches de chasse tube en carton que des munitions à poudre noire pour armes de poing et d’épaule mais aussi…des obus d’artillerie, des étoupilles, des détonateurs et des boîtes d’amorces ! (Photo 07)
En 1973, un incendie ravagea de fond en comble l’usine. Par chance, un ingénieur sauva in extremis de la poubelle et de la voracité des ferrailleurs quelques archives et outillages de contrôle qui furent miraculeusement préservés jusqu’à nos jours. Parmi les reliques sauvées du désastre on trouve 2 boîtes d’outillages de contrôle, dévolues à la vérification de la fabrication des ogives et des étuis de cartouches de 7,62×54 r. Leur examen va nous permettre de comprendre les procédés de fabrication et de toucher du doigt la rigueur des contrôles qui présidaient à l’époque à toutes fabrications dignes de ce nom.
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