Le revolver « L’Africain » de la Manufacture Française d’Armes et Cycles de Saint-Étienne

En ce début de 20^ème siècle, l’industrie armurière est florissante. Les innovations, les découvertes techniques et les nouveaux marchés, assurent une prospérité confortable aux divers fabricants. C’est dans ce contexte qu’un établissement, hautement symbolique, La Manufacture Française d’Armes et Cycles de Saint-Étienne, va connaître un développement commercial considérable. Proposant un choix considérable de matériel, la partie armement tient une place importante dans ses catalogues avec des modèles classiques mais également des modèles plus exotiques, comme celui qui nous intéresse.

L’heure de gloire de cette institution commerciale, le mot institution n’étant pas galvaudé, est comprise entre 1885 et le début du premier conflit mondial. Deux personnes sont à l’origine de ce que les collectionneurs appellent avec respect « La Manu ». Pierre Blachon et Étienne Mimard se rencontrent en 1883, le premier a la charge commerciale de la Manufacture d’Armes de Chasse et de Tir, le second est un jeune ingénieur. Ces deux passionnés vont acquérir cette entité commerciale et mettre en application une politique commerciale sans commune mesure, proposant une gamme étendue en armement, accessoires, fournitures diverses. Cet établissement va également être un  précurseur en matière de communication, développant des catalogues riches en références, en illustrations, développant ce que l’on appelle aujourd’hui le marketing (mercatique en français…) et que l’on appelait plus modestement à l’époque le commerce. L’entreprise connaîtra son apogée en 1912 avec 10 000 m² de bâtiments et 1 500 salariés.