Le revolver « L’Explorateur » en calibre .320

Quand je me replonge avec plaisir dans les revues mensuelles et les catalogues traitant des armes, de la collection et de nos passions en général, publiées il y a une trentaine d’années, j’ai un refrain lancinant qui trotte dans ma tête. « Que reste-t-il de nos amours, que reste-t-il de ces beaux jours… », cette complainte de Charles Trenet traduit bien la nostalgie qui se dégage de ces pages de catalogues et de petites annonces proposant en nombre et à prix abordable des objets et des armes qui aujourd’hui nous font rêver. Cette nostalgie s’accroît encore lorsque l’on remonte le temps encore plus loin, à la fin du 19^ème siècle. Les catalogues de la Manufacture d’Armes et Cycles de Saint-Étienne (la « Manu » dans le cœur des collectionneur) ou les catalogues allemands Alpha, illustrent avec une grande richesse l’étendue des pièces qui étaient alors disponibles aux simples citoyens, certes financièrement aisés.

Le revolver que nous avons eu le plaisir d’essayer était proposé au catalogue de la « Manu », nous avons brièvement exposé dans l’article sur le révolver « l’Africain », l’histoire  de cette institution qu’est la Manufacture d’Armes et Cycles de Saint-Étienne et de ses catalogues faisant la joie des collectionneurs d’hier et d’aujourd’hui. En cette fin de 19^ème siècle, l’industrie armurière est en pleine effervescence, certes elle l’est depuis fort longtemps, mais l’apparition des premières armes de poing semi-automatiques fiables, va durablement bouleverser le marché. Certains observateurs prévoient la disparition rapide des revolvers traditionnels, d’autres mettent en avant le relatif manque de fiabilité et le coût élevé de ces pistolets. Force est de constater que plus d’un siècle après les deux systèmes cohabitent toujours !