Le Sauvetage au Combat dans l’Armée Française.
En 2008, le drame de l’embuscade d’Uzbin en Afghanistan va profondément rebattre les cartes au sein de l’Armée française. Doctrine, matériel, tout évolue. Et le Service de Santé des Armées et son emploi au profit des combattants ne feront pas exception : adoption de l’acronyme de prise en charge du blessé de guerre « SAFE MARCHE RYAN » visant à opérer en sécurité, et à traiter d’abord ce qui tue le plus rapidement, mise en place généralisée de la Trousse Individuelle du Combattant (TIC 08), organisation des sacs, roll packs et véhicules avec des pochettes suivant l’acronyme MARCHE, créations de niveaux de compétence au sein du nouveau « Sauvetage au Combat »…
Autant d’outils qui sauveront quantité de vies alors que combattants et soignants seront durement éprouvés durant les 6 années restantes de ce conflit hors normes. Ainsi qu’à l’occasion des conflits suivants…
La situation en 2008
18 août 2008. 15h45. La section Carmin 2 du 8ème Régiment de Parachutistes d’Infanterie de Marine (RPIMa) franchit un col sur la crête nord de Sper Kunday, village de la Vallée de Surobi, en Afghanistan (Photo 1). Faute de reconnaissance aérienne préalable, ils tombent dans une embuscade terrible qui marquera l’Armée Française pour toujours. Les combats, qui dureront jusqu’au lendemain, feront 10 morts et 21 blessés dans les rangs français. Les pertes les plus élevées depuis l’attentat du Drakkar au Liban.
Non seulement ce drame fera naître au sein de la société française de nombreuses polémiques autour de la présence de son Armée en Afghanistan dans le cadre de la « War on terror », mais elle aura également des conséquences très concrètes sur l’institution. Toutes les branches de l’Armée connaitront leurs évolutions et révolutions en termes de doctrine, d’équipements, de formation…Et ces évolutions seront majeures au sein du Service de Santé des Armées (SSA).
Depuis l’Algérie, peu de choses ont évolué, et l’Armée Française est devenue une « force d’interposition » déployée dans des missions de « maintien de la paix ». Rien ne préparait les paras du 8 à cette intensité dans les combats, et rien ne préparait le personnel Santé à un tel drame. En effet, depuis 40 ans, le matériel médical n’est vraiment détenu que par le personnel Santé, et hormis la « trousse para-commando » renfermant de quoi faire de la « bobologie » (anti-diarrhéiques, bandages, antiseptiques ,… ), les combattants ne disposent que de peu de matériel pour se porter secours entre eux, ou s’aider eux-mêmes. La trousse de secours modèle II/93 comprend malgré tout un garrot et un pansement plus ou moins compressif (Photo 2 et 3). Les médecins militaires sont plus habitués aux « TP », ou « Tournées de Province », durant lesquelles ils vaccinent les enfants de villages africains reculés en short Gao beaucoup trop courts, qu’à la prise en charge de blessures de guerre sur des camarades beaucoup trop nombreux pour leurs ressources limitées. Et ils ne sont aidés dans leurs prises en charge que par leur bon sens clinique (mal partagé), sans doctrine soutenue par des arguments scientifiques pour les guider sur l’ordre de priorité des choses à faire. Mais l’inadéquation entre les moyens et la formation et le conflit hors norme dans lequel la France s’est engagée a vécu. Avant la fin de l’année 2008, la doctrine se formalise, et le matériel afférent est adopté : c’est la naissance du Sauvetage au Combat (SC).
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