Une munition .22 Long Rifle sans plomb

Quand on évoque le plomb, il vient généralement à l’esprit deux sujets : toxicité et balles d’armes à feu. Dans un monde où la conscience écologique et sanitaire atteint des sommets, il n’était qu’une question de temps avant que ces deux sujets ne se rencontrent dans nos stands.

Un problème sanitaire et écologique bien connu

La toxicité du plomb est identifiée depuis longtemps.Si elle évoque spontanément pour beaucoup le saturnisme des Romains dus à leurs canalisations réalisées dans ce métal mou, on oublie parfois que de nos jours encore, les intoxications au plomb existent. Au cours de ma carrière professionnelle en tant que technicien armement au sein des services de l’État, les prises de sang pour recherche de plombémie furent régulières. Il n’est pas rare que des collègues (souvent en charge de l’instruction au tir), soient interdits de stand car leur plombémie dépasse de loin les normes. Cette problématique avait déjà conduit le Ministère de l’Intérieur a se doter de munition à amorçage sans plomb à projectile « Total Metal Jacket », l’aspect « total » signifiant ici que la base du projectile est fermée par un opercule en alliage cuivreux (le plus souvent du tombac, comme pour la chemise du projectile). Le but de cette disposition est d’éviter la vaporisation de particules de plomb lors des tirs qui pourrait être inhalée par le tireur, problème accentué par le tir dans des stands fermés et parfois mal ventilés. Cependant, ce qui se produit à l’impact n’était pas nécessairement pris en considération : la nature des infrastructures de tir  induisant des cas très différents. Butte en sable, piège à balle métallique (parfois aspergée), granulat de caoutchouc, madrier de bois… pour n’en citer que quelques-uns. Certains tendent à conserver des projectiles en bon état…à condition de « dé-cribler » les buttes régulièrement (granulat, sable,etc).D’autres sont plus prompts au désagrégement des projectiles (piège à balle métallique) et à la vaporisation de plomb. Pour le tir en stand, l’avantage est que cette pollution est en théorie parfaitement localisée : il s’agit des buttes de tir. Les chasseurs, eux, ont été confrontés à cette problématique plus précocement, la masse des projectiles tirés finissant généralement leurs courses en pleine nature. Il ne s’agit pas ici de jugement de valeur sur les performances de nos amis chasseurs, mais bien simplement de constater que lors du tir de grenaille de plomb, l’intégralité des plombs n’est pas « catalysée » par le gibier ! Aussi, ont ils vu apparaître il y a un moment déjà, l’utilisation de munition à grenaille d’acier (ou de bismuth pour les plus fortunés), mais aussi des projectiles pour canon rayé sans plomb, le plus souvent en alliage cuivreux monolithique. N’oublions pas un autre aspect de la pollution, et non des moindres, qui tend à nous échapper : c’est celui qui est généré par la production de bien utilisant ces matériaux. Tôt au tard, cette réalité risque d’imposer une « triste réalité » : il sera de plus en plus compliqué de produire des munitions utilisant du plomb. Et tout ceci sans parler des bourres en plastique souvent utilisées par les armes à canon lisse…mais c’est une autre histoire, même si ces accents sont étrangement similaires.